un lieu vide. l'assaut de souvenirs.
derniers rayons de soleil à travers ces vitres. mémoriser.
take a picture. c'est stupide, un bout de gélatine qui va garder un bout de vie, précieusement.

l'espace-temps le plus dense. c'était là.
j'y ai vu des millions de nuances, surtout du gris, pas seulement. amer/sucré/doux.

les avions. l'air froid. le putain d'espoir intense.
rêve parcellaire, éclatant, brûlant.

l'Hiver, fondateur.
grâce à toi.
ce futur est marqué de tes lueurs.

hasard du déplacement
passer d'une rue à une autre vers un point mémorisé.
point de vie des regards multiples points de vue aux éclats brillants, doux. j'ai sans doute l'air émerveillé -et un peu abruti aussi, devant la vivacité.

Errance des lignes / paupières et horizon confondus, à ce jour de pluie. j'ai l'air de qualité huit dans les poumons et en tête, cette petite voix qui me touche pas mal.

translation physique en pays de brumes et de lumières décomposées.
   lignes et atmosphères propices,
le coeur noué sur un passé imaginaire, à espérer des avenirs fragiles, dispersés par un souffle d'air.
un horizon d'océan.

translation sur la ligne brisée
dans un cocon de douceur
la présence des mots qui permet d'émerger, le souffle coupé
clignement arythmique des paupières~

atterrissage dans l'amas gluant
la foule absurde et le soleil, qui serait là pour me tenir la main?
une petite voix d'enfant, a raison des bruissements du monde-charogne

je chéris cette luciole, car elle est contagieuse.

témoigner de l'aurore. les vibrations sourdes des flammes en approche, sur la plaine, des promesses déjà rompues. un chuchotement, un message tracé dans un creux de peau. le jour nous envahit à distance.

ce que nous faisons. les raisons, les oublis; un rêve. agir sans documenter, se reposer sur la mémoire en cours d'effacement. archiver chaque respiration - mourir dans l'instant ?

une musique asymétrique accompagne des battements de coeur mal assurés. au rythme de rêves éventrés, de retraits symboliques, un pas, puis un autre et des images qui filent en tous sens             à force de transparences superposées on n'a plus qu'un nuage d'effroi   elle ne vivra pas et toi, qu'en sais-tu?

ceci comme protestation totalement inutile.

les autres comme des îles distantes

le cerveau, une drôle de bestiole, il y fait froid comme dans un film de Zvyagintsev, on manque de tout, surtout d'interfaces de communication.

c'est comme ce type que j'ai vu passer parmi les touristes de la place Stanislas un soir d'été 2007. En même pas une minute je lui avais inventé un passé tortueux et bien ficelé, pour lequel il n'a sans doute jamais décroché le rôle.
Quinze minutes après, elle est arrivée. On avait dit parler d'univers mais il aurait fallu se les transplanter.

En tout cas, j'ai enregistré une fois un truc en imaginant une personne sur une île déserte enneigée, qui recevait par la mémoire des communications dégradées d'un être cher.
Et quelqu'un a imaginé de la solitude et de la neige en l'écoutant.

je dépose un pixel pour chaque battement de coeur un peu plus fort qui se jette contre le néant

je regarde avec espoir les cris qui partent en tous sens des cellules de ma peau au contact du virtuel

il est des choses parfois évidentes. comme
s'endormir en écoutant des drones au milieu de la nuit après avoir passé la majeure partie des deux dernières semaines à travailler tard sur des trucs en retard.

ou garder les iris collés sur la vitre. voir changer la couleur et la signification de regards connus et les laisser partir. être là sans être là, une légère trame de pixels suffisant à décaler et retenir l'attention au plus près d'une énumération évidente de choses comme

la chaleur d'une sensation rêvée qui déteint dans la réalité.
un mouvement silencieux des lèvres.

retrouver un tas de fichiers au fond d'une étagère
    en cherchant une photo pour une carte de voeux
-soyons sociables \o/
            ce sont finalement d'autres vieilleries qui ont émergé.

beaucoup trop de jours à faire des métaphores, à simplifier inutilement. soldats, nous avons un objectif une ligne d'horizon tendre s'enroule sur elle-même -refus et visages indécis. il faudrait alimenter les petits feux de pensées sauvages avec l'intention d'en faire des balises jetables. Et nous qui restons alignés à fixer comme chaque jour

    depuis le début des oxydations. touche-moi, dit l'enfant il jette son fusil pour mieux te tailler le coeur avec un grand sourire faible; la lumière de l'étoile accrochée, rien.
des lignes pour transmettre une lettre     tout ça pour avoir le miroir au poing, une sensation de    l'encre n'a pas chauffé et te reste sur le bout des doigts.

... disparu ^^

en début de chute vers des espaces de mémoire poussiéreux.

le coeur collé à la vitre. sensations imaginaires et souvenirs à l'approche d'une jonction temporelle.

en attendant la fin des sauvegardes. jeter des regards par la fenêtre, des lignes simples et sans lumière. next time i will tell her.

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